jeudi 15 janvier 2009

44eme jour

Ça fait un peu plus d’une semaine qu’on est dans les hlm et on est encore sous le choc de ce qu’il nous est arrivé quand on s’est barré de Froidmont en catastrophe. Ça s’est passé dans la nuit du 36 ème au 37 ème jour de l’épidémie. Comme le disais Nico, y a peut être pas trop d’intérêts à tenir un blog sur les évènements alors qu’on en chie grave aussi bien physiquement que psychologiquement. Mais je pense que c’est bien de laisser une trace écrite de nos mésaventures, pour ma part c’est un exutoire. Et, qui sait, peut être que d’autres survivants arriveront à se rallier à nous avec ce blog. Si on meurt y aura au moins une preuve qu’on a tenu pendant un moment et qu’on n’a pas baissé les bras. Faut se dire que Mike est mort pour la bonne cause. En revanche, je n’oublierai jamais son regard au moment où il se savait perdu. Un regard résigné et lucide.
Après être sorti par derrière la maison, nous avons du courir comme des dératés dans Froidmont et nous cacher entre temps sur le chemin des hlm car il y avait au moins 2 km avant de les atteindre. Au départ, on a contourné le village pour éviter de le traverser. On a essayé de se faire les plus discrets possibles. Le moindre bruit pouvait attirer leur attention. Il fallait absolument éviter les coups de feu (sauf si c’était vraiment nécessaire) car on pouvait être sur qu’ils rappliqueraient en masse. Par contre, de nuit c’était plus dangereux. Fallait vraiment qu’on reste ensemble. Tout ça c’est de la faute de Jean René. Quel enculé ! J’espère qu’il est mort.
Arrivés devant les hlm, il a fallu qu’on nettoie un peu avant d’atteindre l’échelle. Vivre en altitude n’était pas un mal. On avait le temps de voir venir la menace. Fallait se ressaisir coûte que coûte. Maintenant qu’on était plus ou moins posés et que la tension s’était relâchée, on pouvait émettre des hypothèses quant au fait que ces créatures se mettaient subitement à courir. Tos a pensé à une éventuelle mutation du virus. Ses arguments tenaient la route. Nous ne sommes pas des scientifiques, loin de là, mais on pouvait supposer que c’était ça. Y a bien une raison à ça. Par contre, le fait qu’ils reviennent à la vie dépasse la simple question scientifique. Et c’était effrayant. On était vraiment fasse à un phénomène surnaturel. Même des esprits cartésiens ne trouveraient pas à redire à nos suppositions. Ça nous dépassait carrément. Toute la civilisation s’est cassé la gueule en un clin d’œil. On a rien vu venir. On sait pas trop quoi faire à l’heure actuelle. On devrait rester là un bon bout de temps. Mais tôt ou tard faudra encore bouger. On y sera contraint d’une manière ou d’une autre. On a pu chopper une connexion internet dans le bâtiment. On pourra au moins continuer à poster nos messages, c’est déjà ça.
Une chose incroyable vient de se produire. Au moment où je terminais d’écrire ma phrase, un survivant à pu me contacter via msn. C’était Stéphane… On l’avait pourtant vu mourir à Paris dans l’armurerie… Apparemment, il a pu s’en tirer par je ne sais quel miracle. Il a passé un mois cloitré chez lui, sévèrement blessé. Il s’est soigné et s’est retapé à l’abri. Il va voir pour nous rejoindre. Il m’a dit qu’il allait essayer de chopper une bagnole pour déguerpir de Paris. Ça va être chaud mais je sais qu’il y arrivera. Plus rien ne le retenait sur Panam à présent. Il m’avertira avant de bouger.

Jérémy D.

Aucun commentaire: