samedi 27 décembre 2008

25eme jour

Joyeux noël à tous ! Enfin si l’on peut dire. On est samedi et nous sommes chez moi à Saint Germain la Poterie derrière Beauvais. Le lundi 22 décembre, le lendemain de mon dernier post, nous sommes partis à Angy pour voir les parents d’Elise après un long débat avec les gars. Le trajet s’était déroulé sans encombre. Les environs était encore plus mornes qu’à l’accoutumé. C’était déjà pas bien folichon avant l’épidémie mais tous les villages que nous traversions, de Hermes à Saint Félix, étaient purement et simplement vidés de leurs habitants. Nous voyions ici et là quelques morts-vivants déambuler sans but. Nous étions trois, Elise, Nico et moi, une carabine chacun. On n’est jamais trop prudent. Arrivés chez Elise, nous avons constaté que la porte d’entrée était entrebâillée. Il y avait anguille sous roche…ou zombies dans la maison comme vous voulez… (J’arrive toujours, malgré la situation, à conserver un humour au ras des pâquerettes). Enfin bref, vous l’aurez compris, les parents d’Elise avaient de la visite. En effet, une dizaine de zombies avaient investi les lieux et était réparties sur tout le rez de chaussée. En peu de temps qu’il n’en faut, nous avions armé nos carabines et tiré dans le tas. Résultat : on a repeint le salon de cervelles et d’hémoglobine. C’était une vraie boucherie. Ce qui à mon sens était dangereux, c’est que nous prenions un certain plaisir sadique à les décimer. Et c’était effrayant en même temps. On ce serait cru en pleine nuit des morts-vivants avec cette fin où une milice anti-zombie dézinguait du zomblard comme ma grand-mère irait acheter une baguette de pain. Quoiqu’il en soit ces êtres ne conservaient d’humain que leur apparence, comme tout le monde le sait. Ils étaient d’immondes créatures anthropophages et dénués de toute pensée, c’est tout. Pas de pitié. C’était tuer ou être bouffé. Et valait mieux avoir un flingue sur soit si la deuxième option se présentait. Oui d’accord se faire sauter le caisson c’est en soit une mort brutale mais rapide (et encore c’est pas le moment de se louper) mais c’était carrément préférable à une mort à base d’arrachage de membres et de boyaux. Toujours est-il que nous nous sommes vite rendu maîtres des lieux. Restait à savoir où étaient les parents d’Elise. On les chercha en criant dans la maison. La porte de la cave s’ouvrit. La mère d’Elise se précipita dans les bras de sa fille, suivie de près par son père. Ils éclatèrent tous les trois en sanglot. Sa grand-mère ne tarda pas à monter. Elise la serra dans ses bras. Le fait d’avoir une cave était bonne dans une telle situation. Encore faut-il que la porte soit suffisamment solide et elle l’était en effet. Nous exposions la situation aux parents d’Elise, leur disions qu’il fallait aller voir mes parents et qu’il ne fallait absolument pas perdre de temps. Les parents d’Elise prirent l’Opel et nous la caisse que nous avions eue sur Paris. Il fallait passer par Intermarché pour prendre de l’essence (s’il en restait). L’Opel nous suivait de près jusqu’à la grande surface. Quelques zombies trainaient la patte sur le parking où il y avait un grand nombre de véhicules garés. Avec trois personnes montant la garde pendant qu’une autre remplissait le réservoir il n’y avait pas de danger. Après on s’est dit que c’était bien de profiter de la promo spéciale fin du monde qui proposait de la nourriture variées et pour rien du tout en plus. Tous unis contre la vie payante ! Enfin, à l’heure actuelle y avait pas grand monde d’uni. Sauf quelques raclures ambulantes qui voulaient nous faire la peau dès qu’on était entrés dans le supermarché. Le comité d’accueil venait des deux côtés (des caissières, clients et gérants, un peu de tout quoi). Georges (le père d’Elise), qui avait pris aussi sa carabine, multiplia les headshots, nous l’imitions Nico et moi. Elise et Sylvie (la mère) était resté avec Jeanine (la grand-mère) dans la voiture pendant notre escapade. Il y’avait du monde dans le supermarché mais il nous fut facile de berner ces saloperies pendant que nous faisions nos courses. Nous évitions de gaspiller trop de munitions en esquivant les envahisseurs. Une fois nos courses achevées, nous nous dirigions vers la sortie non sans assurer nos arrières. Nous rejoignions le véhicule en courant et décampions au plus vite de l’endroit infesté. Nous étions parés pour aller chez mes parents. Il n’y a pas eu de problèmes pendant le trajet. Il y avait tout de même eu un accident sous nos yeux à hauteur du virage de Therdonne. Une bagnole avait raté le virage en sens inverse et s’était encastrée violemment dans une maison. Elle prit tout de suite feu. Il était trop tard pour aider les occupants. Arrivés à Beauvais, nous avons constaté l’étendue des dégâts. Nico n’avait pas tord en disant d’éviter cette ville. Ça grouillait de partout. L’avenue de Félix Faure était pleine de ces saloperies. On n’a pas hésité à en écraser quelques unes. Ça devenait une routine de les renverser. Une fois chez mes parents, j’avais une certaine appréhension. On pouvait s’attendre à tout dans cette situation. Nous avons découvert qu’ils étaient cloitrés à l’intérieur et bien barricadés. Il y avait ma mère, mon père, ma grand-mère, ma sœur et son copain. C’était un miracle qu’ils soient tous en vie. Je n’y croyais pas du tout. Ils étaient vraiment soulagés de tous nous voir en vie. Mon père nous a raconté que, n’ayant pas d’arme, ils se sont barricadés du mieux qu’ils pouvaient. Ils n’étaient presque pas sortis depuis le début de l’épidémie, sauf pour aller prendre des nouvelles des voisins, voir ce qu’ils étaient devenus. Apparemment, le cantonnier et toute sa famille n’avait pas survécu. Ils avaient été trop imprudents à sortir pendant la nuit. En revanche, ils n’avaient pas de nouvelles des agriculteurs habitant en face de chez eux. Les zombies n’étaient pas en surnombre dans le coin, loin de là. Mais il était tout à fait imprudent de s’aventurer au hasard dans la nature.

Nous sommes aujourd’hui le 27 décembre et nous avons passé Noël ensemble dans la bonne humeur malgré tout. Je ne sais pas ce que les autres veulent faire en ce moment, mais je sais qu’ici on est bien et que nous ne sommes pas trop emmerdés par ces créatures. Excepté quelques unes qui arrive à s’introduire dans le terrain mais nous avons le temps de voir venir la menace avec 6000 m2 de surface. Nous tirons sur tous ceux qui s’approchent à moins de 50 mètres de la maison et nous exultons comme des sales gosses au bruit de chaque tête explosée. On a aussi creusé un charnier pour y balancer tous les corps et les brûler, question d’hygiène. La vie redevenait presque tranquille. Mais pour combien de temps ?

Jérémy D.

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